Stablecoins décentralisés : mythe ou futur du paiement crypto ?

Les stablecoins décentralisés sont-ils un simple mythe ou bel et bien le futur des paiements en crypto ? La question laisse à réfléchir. D’une part, les modèles centralisés continuent à dominer largement le marché. D’un autre côté, les protocoles décentralisés s’efforcent de démontrer leur pertinence et leur utilité.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 3 mins de lecture
Stablecoins décentralisés : mythe ou futur du paiement crypto ?

Pour Résumer

  • Les stablecoins connaissent une croissance rapide et un volume de transactions massif.
  • La majorité reste centralisée, tandis que les modèles décentralisés sont encore minoritaires.
  • Leur usage pour les paiements grand public reste limité, mais leur potentiel est réel.

Les chiffres clés du marché

L’année dernière, le volume des échanges mondiaux de stablecoins s’élevait à près de 27 600 milliards de dollars. Une somme qui dépasse largement le volume de paiement quont réalisé ensemble les réseaux Visa et Mastercard sur la même période. Le tout avec un avantage d’environ 7,7 %.

Le marché des stablecoins a également connu une forte croissance. En effet, la capitalisation globale des stablecoins a dépassé les 200 milliards de dollars fin 2024. Elle a ensuite atteint approximativement 255 milliards à l’été 2025, pour culminer à 301 milliards début octobre.

Sur ce marché, Tether (USDT) représente sur cette période près de 58% avec une capitalisation approchant les 176 milliards de dollars. USD Coin (USDC) arrive en seconde position avec environ 74 milliards de dollars, soit près de 24,5 % du total.

Les données indiquent aussi que les adresses actives utilisant des stablecoins ont augmenté de presque 53 %, passant de 19,6 millions à 30 millions entre février 2024 et février 2025.

Une analyse plus spécialisée signale que les stablecoins dits « décentralisés » représenteraient environ 20 % de la capitalisation totale du marché en 2025. Toutefois, la domination reste forte pour les modèles centralisés. Près de 90 % de la capitalisation est attribuée à des émetteurs centralisés.

Sur le front des usages de paiement réel, la proportion de volumes strictement liés à des paiements marchands reste bien inférieure aux volumes globaux de transferts. Une source note que malgré 27 600 milliards de dollars de transferts, une part minoritaire concerne des paiements des utilisateurs finaux ou marchands.

Ainsi, une grande partie de l’activité des stablecoins reste associée au trading, aux transferts entre plateformes ou à des usages internes à l’écosystème crypto.

En ce qui concerne les infrastructures, on remarque que le volume mensuel des transactions a dépassé 4,1 milliards de dollars au début de 2025, contre environ 1,9 milliard de dollars en février 2024. Ce glissement correspond à une croissance de 115 %.

Un rôle encore limité

D’après ces informations, il est évident que les stablecoins ne sont pas qu’une simple curiosité. Leur marché a pris des proportions considérables, tant en ce qui concerne le volume de transactions que la capitalisation.

Leur utilisation pour les paiements est effectivement avérée. Mais elle reste encore secondaire par rapport aux activités de trading ou de transfert de valeur au sein des cryptomonnaies.

Des modèles décentralisés se développent, mais restent pour l’instant minoritaires en capitalisation comparée aux modèles centralisés.

En définitive, les stablecoins constituent une infrastructure en plein essor. Mais leur adoption comme mode de paiement grand public à large échelle dépendra de la conversion des volumes de transfert en paiements marchands, de la gouvernance des modèles décentralisés et de la régulation.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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