Juventus : Tether pourrait bientôt prendre le contrôle du club

L’émetteur du stablecoin USDT franchit une étape historique dans le sport européen. Tether détient désormais plus de 10 % du capital de la Juventus et se prépare à intégrer son conseil d’administration. L’opération dépasse le simple investissement financier. Elle incarne l’ambition d’une entreprise crypto prête à gouverner l’une des institutions les plus prestigieuses du football mondial. Le 7 novembre prochain, l’assemblée générale du club pourrait entériner une mutation sans précédent.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 3 mins lecture
Juventus : Tether pourrait bientôt prendre le contrôle du club

Pour Résumer

  • Tether entre dans le capital de la Juventus avec 10,12 % des parts et 6,18 % des droits de vote.
  • L’émetteur d’USDT vise la gouvernance, en cherchant à placer ses représentants au conseil d’administration.
  • Cette opération symbolise la fusion entre crypto et sport, marquant une étape majeure dans l’expansion de Tether au-delà de la blockchain.

Tether s’affirme comme deuxième actionnaire de la Juventus

Le communiqué du 24 avril 2025 confirme les chiffres : 10,12 % du capital et 6,18 % des droits de vote. Ces parts placent Tether juste derrière Exor, le holding de la famille Agnelli.

L’entreprise crypto ne compte pas s’arrêter là. Elle participera à l’augmentation de capital de 110 millions d’euros lancée par le club turinois.

L’apport répond à une situation financière délicate. En effet, la Juventus a enregistré 58 millions d’euros de pertes en 2024. C’est un net recul par rapport aux 199 millions de l’année précédente. Le redressement est amorcé, mais exige des capitaux solides.

En injectant des fonds frais, Tether apporte une stabilité bienvenue et se rapproche du centre de décision stratégique.

L’arrivée d’un acteur crypto au sein d’un club centenaire bouleverse les codes. Elle ouvre la voie à d’autres alliances entre blockchain et sport européen.

Une volonté claire d’influencer les décisions du club

Paolo Ardoino, PDG de Tether, n’a laissé planer aucun doute sur ses intentions. L’investissement vise « l’innovation et une collaboration à long terme ». Il imagine la Juventus comme un pionnier de l’adoption technologique dans le sport.

Derrière ce discours se dessine une ambition claire : révolutionner l’expérience des supporters à travers le Web3.

Mais l’entreprise va plus loin encore. Elle prévoit de proposer ses propres candidats au conseil d’administration lors de l’assemblée du 7 novembre.

Cette initiative témoigne d’une volonté de gouvernance active. Tether n’entend plus rester un simple investisseur passif : elle veut peser sur les choix commerciaux et numériques du club.

Une telle démarche soulève forcément des interrogations. Jusqu’où une société privée peut-elle influer sur une institution sportive ?

Les tifosi, attachés à l’identité de la Juventus, suivront avec attention les décisions à venir. La transparence sera la clé de la confiance.

Un modèle d’expansion déjà éprouvé dans d’autres secteurs

Le football n’est qu’un nouveau terrain de jeu pour Tether. L’entreprise applique une stratégie déjà testée ailleurs : 30 % du média italien Be Water, une participation majeure dans Northern Data pour l’intelligence artificielle, et 775 millions de dollars injectés dans Rumble, concurrent de YouTube.

Cette diversification obéit à une logique précise : imposer la cryptoéconomie au sein de secteurs traditionnels. Chaque investissement renforce la visibilité et la légitimité de Tether. Le sport, avec son rayonnement mondial et son capital émotionnel, représente un vecteur d’influence redoutable.

La Juventus, de son côté, profite de l’expertise technologique du groupe. Le club pourrait exploiter de nouvelles solutions numériques pour engager sa communauté internationale : fan tokens, expériences immersives ou systèmes de paiement blockchain figurent parmi les projets potentiels.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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