Régulation crypto : l’UE dévoile son plan pour dominer le marché mondial
L’Europe prépare une vraie révolution pour la régulation du marché des cryptomonnaies. D’ici 2026, l’Autorité européenne des marchés financiers pourrait devenir le régulateur unique du marché des cryptomonnaies.
Une proposition faite par 3 Etats-membres qui a pour objectif de poser les bases d’un marché plus clair et plus compétitif. Parallèlement, d’autres Etats-membres avec des règlementations stratégiques s’opposent à cette nouvelle réforme.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins lecture
Pour Résumer
L’Autorité européenne des marchés financiers pourrait bientôt superviser de façon centralisée le marché des cryptomonnaies en Europe.
La France, l’Italie et l’Autriche poussent pour un transfert des pouvoirs de régulation vers l’AEMF afin de renforcer l’intégration et la compétitivité du marché.
Plusieurs États membres comme Malte, le Luxembourg et l’Irlande s’opposent à cette réforme, craignant une perte d’autonomie sur leur régulation crypto
.
Régulation crypto en Europe : une supervision unique par l’AEMF
Lors d’une interview accordée au Financial Times, Verena Ross a été clair. Le régime actuel basé sur MiCa (règlementation européenne des marchés des cryptoactifs) fait face à des défaillances majeures.
En effet, MiCa, entré en vigueur fin 2024, impose que les licences de cryptomonnaies soient délivrées par chaque État membre. Ce système, qui laisse 27 autorités nationales gérer de manière indépendante, crée des inefficacités. De plus, chaque pays interprète chacun à sa manière l’octroi de cette licence, outre les coûts superflus et ressources.
Pour Ross, centraliser cette supervision au niveau de l’AEMF (communément appelé ESMA) permettrait d’unifier les règles et de sécuriser le marché. En sus, elle renforcera la protection des investisseurs à travers toute l’Europe.
Cette idée ne sort pas de nulle part. Une proposition conjointe a été portée par les régulateurs de la France, de l’Italie et de l’Autriche. Ces 3 pays dénoncent la fragmentation qui affaiblit la régulation crypto en Europe.
Ils demandent ainsi un transfert de pouvoirs de surveillance vers l’AEMF, afin de construire un marché des capitaux plus intégré et compétitif. Ils pointent notamment du doigt les disparités dans l’application du règlement d’un pays à l’autre.
Par ailleurs, cette centralisation permettrait également à l’Europe de peser dans la gouvernance mondiale des crypto-monnaies. À l’heure où d’autres grandes puissances comme les États-Unis prévoit de devenir la capitale mondiale du Bitcoin avec l’appui de son président.
Une résistance face à la nouvelle réforme
Malgré les avantages annoncés, la supervision centralisée par l’AEMF rencontre une forte opposition. Des États comme Malte, qui a fait de la régulation crypto un pilier économique, craignent une perte d’autonomie.
En revanche, la France de son côté pousse fort pour aller de l’avant. Elle est même allée jusqu’à menacer de bloquer le mécanisme de « passeport européen ». Il s’agit d’une disposition-clé de MiCa qui permet à une entreprise titulaire d’une licence dans un pays membre d’opérer librement dans les autres.
Parallèlement, cette résistance révèle des tensions dans d’autres pays membres aux secteurs financiers. On y trouve Luxembourg, et l’Irlande qui restent prudents, ne souhaitant pas perdre le contrôle de régulations stratégiques des cryptomonnaies.
Toutefois, la pression exercée par Paris, Rome et Vienne témoigne d’une volonté croissante de dépasser ces blocages pour éviter les failles du système actuel.
Si la réforme est adoptée, elle place l’Union européenne en véritable pionnière mondiale de la régulation crypto. D’autant plus que le marché cryptographique continue d’exploser avec le Bitcoin qui a récemment dépassé les 125.000 $. Ainsi, en combinant rigueur, protection et innovation, l’UE aurait les clés pour renforcer la confiance des investisseurs.
Un rejet en avance par l’AEMF ?
Face à la situation, un porte-parole chez l’AEMF évoque un point de vue qui clash les pays alertant. Il a fermement rejeté l’idée de donner à elle seule le contrôle direct sur les grandes boîtes crypto. L’AEMF admet que les règles ne sont pas appliquées de la même façon partout, mais rappelle qu’elle ne peut pas faire autrement en raison de la loi actuelle.
Rappelons que dans un rapport en 2024, le régulateur a reconnu qu’on pourrait revoir pour renforcer la supervision européenne. Par contre, il a affirmé que ça demanderait un grand travail législatif. Pour l’instant, la loi MiCa reste donc appliquée par chaque pays membre.
À titre de rappel, l’Union européenne pourrait également durcir sa position face à la Russie en étendant ses sanctions au secteur des cryptomonnaies. En effet, Bruxelles vise le stable coin adossé au rouble devenu un acteur majeur du marché.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
Share:
Articles similaires
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience possible sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous considérons que vous acceptez ces conditions.Ok