Ethereum ou Solana ? Sorare tranche mais garde confiance en l’ETH

Sorare change de terrain tout en gardant son maillot. La plateforme de fantasy sports bascule ses cartes et plus de dix jeux vers Solana, qu’elle présente comme un « upgrade », tout en réaffirmant sa confiance dans l’écosystème Ethereum.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins lecture
Ethereum ou Solana ? Sorare tranche mais garde confiance en l’ETH

Pour Résumer

  • Sorare migre vers Solana pour plus de vitesse, moins de coûts et une meilleure expérience utilisateur.
  • Le jeu garde un pont avec Ethereum via Base pour les dépôts et la compatibilité NFT.
  • Objectif : une plateforme plus fluide, multichaîne et prête pour la prochaine phase de croissance.

Un choix stratégique

Dans l’immédiat, l’objectif est simple : gagner en échelle, réduire la friction côté utilisateur, et connecter les cartes à un écosystème plus large. Les dépôts en Ether restent possibles via l’intégration sur Base, et la migration doit être bouclée d’ici la fin du mois, sans renier les acquis des six années passées sur l’ETH.

Au-delà du symbole, l’effet recherché est très concret : des coûts moindres quand l’activité s’emballe, des parcours plus fluides pour l’achat et la revente, et des rails mieux adaptés à une audience grand public. Sorare assume une lecture pragmatique du moment.

Solana offre la vitesse et la capacité nécessaires pour absorber des pics d’usage, avec une composabilité qui ouvre l’accès à des places de marché externes et à de nouveaux moyens de paiement.

L’équipe veut accélérer sans perdre l’ADN : propriété numérique claire, cartes réellement détenues, circulation plus libre entre applications.

Pourquoi Solana maintenant, sans tourner le dos à Ethereum

Dans la verticale fantasy, Solana devance aujourd’hui en revenus, adresses actives, développeurs et TVL.

Oui, la chaîne est plus centralisée qu’Ethereum. Sorare en est conscient, et mise sur une trajectoire où la priorité a été donnée à l’échelle, puis à la sécurité opérationnelle qui s’est améliorée ces dernières années.

L’adoption croissante fait le reste : plus il y a d’applications et de wallets compatibles, plus l’utilité s’étend au-delà du jeu lui-même. On cherche l’effet réseau, pas la posture.

Pendant ce temps, l’intégration sur Base maintient un pont naturel avec l’ETH pour les dépôts et pour les utilisateurs attachés à cet univers.

Dans l’ombre des annonces, un point important se dessine donc : la migration ne signifie pas l’abandon des standards et des communautés nées sur Ethereum. Sorare parle d’un cadre multichaîne où l’on choisit l’outil selon l’usage.

Les cartes restent des NFT, la logique on-chain demeure, seuls les rails s’élargissent.

Côté joueurs : ce qui change vraiment dans l’expérience

Pour les managers, l’impact se mesure à trois niveaux. Un, la vitesse : enchères, validations, transferts gagnent en réactivité lorsque l’activité explose à la veille des compétitions.

Deux, l’ouverture : paiement en SOL en plus de l’ETH, interopérabilité renforcée, et une intégration annoncée de Layer0 pour opérer les paiements du marché entre Solana et Base de façon transparente.

Trois, la liquidité : l’accès à des marketplaces externes doit élargir la base d’acheteurs et de vendeurs, ce qui réduit le spread sur les cartes courantes et donne de la profondeur aux éditions rares.

Dans un marché NFT chahuté, la plateforme joue la carte du volume utile : les ventes quotidiennes restent comprises le plus souvent entre 5 000 et 30 000, un niveau proche de 2022, tandis que les planchers ont chuté depuis leur pic d’avril 2022. Sorare s’adapte en cherchant des rails plus rapides plutôt que d’attendre un cycle.

Cap multichain, yeux ouverts sur la suite

La décision place Sorare aux côtés d’autres protocoles « blue-chip » qui ont pris le virage Solana pour continuer à grandir, comme 1inch ou The Graph.

Le marché des tokens « sports » pèse autour de 1,17 milliard de dollars, bien en dessous du cycle 2021 : l’enjeu n’est plus la flambée spéculative, mais la rétention par l’usage.

Sorare dit par ailleurs rester « très bullish » sur Ethereum, poursuit ses passerelles via Base et n’exclut pas d’autres rails rapides si l’échelle l’exige : Sui, Aptos sont sur le radar.

Quant aux pannes passées de Solana, la direction juge leur fréquence décroissante et leur résolution plus rapide, suffisamment pour ne pas freiner la bascule.

Reste l’essentiel : livrer une migration propre, sans casser la confiance de cinq millions d’utilisateurs, et prouver que la promesse « plus ouverte, plus rapide, plus flexible » se traduit par des cartes qui tournent mieux, des tournois plus fluides et des marchés plus profonds.

Sorare veut en effet le meilleur des deux mondes : l’inertie et la crédibilité d’Ethereum pour l’ancrage, la vélocité de Solana pour l’exécution.

Si l’alchimie prend, l’« upgrade » sera donc plus qu’un changement d’adresse : ce sera une rampe de lancement pour la prochaine phase du jeu on-chain.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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