USDT touche 6% de la population mondiale, annonce Tether
Tether affirme avoir franchi le cap de 500 millions d’utilisateurs pour son stablecoin USDT, soit environ 6,25% de la population mondiale. Paolo Ardoino parle d’un jalon historique pour l’inclusion financière.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
Pour Résumer
Tether revendique 500 millions d’utilisateurs actifs, présenté comme un record d’inclusion financière.
Ardoino met en avant l’usage concret d’USDT dans les économies fragiles, notamment au Kenya.
Le stablecoin reste dominant, malgré des questions sur la méthode de comptage et la gouvernance.
Un cap symbolique, un tweet qui fait foi
Paolo Ardoino annonce la nouvelle, chiffres à l’appui, et qualifie l’étape du plus grand succès d’inclusion financière jamais observé dans la tech. La communication est minimale, le message circule partout.
L’industrie relaie, les chiffres s’installent dans l’imaginaire du marché.
Dans le même tempo, Tether martèle que les 500 millions sont des « personnes réelles » et pas de simples wallets inactifs. L’ambition est claire : déplacer le débat de la seule métrique onchain vers l’usage social du stablecoin.
Tether USDT reached officially 500 million users! Likely the biggest financial inclusion achievement in history. https://t.co/jbmnMDwidi
Sur la scène macro, l’argument fait mouche. La Banque mondiale recense encore 1,4 milliard d’adultes sans compte bancaire, un vivier où les dollars numériques comblent les trous d’infrastructure.
Le récit colle avec ce que l’on voit sur le terrain : paiements transfrontaliers simplifiés, protection contre l’inflation locale, circulation plus fluide que des rails bancaires parfois capricieux.
Au Kenya, un dollar numérique de survie plus que de spéculation
Pour célébrer le jalon, Tether publie un court film tourné au Kenya. Des commerçants y expliquent payer leurs importations en USDT et s’abriter d’un shilling affaibli.
Ardoino soutient qu’environ 37% des utilisateurs détiendraient USDT comme réserve de valeur. Le message est calibré pour un public plus large que la crypto pure, et ce cadrage colle à la réalité de nombreux marchés émergents.
Au-delà du storytelling, la photographie de marché reste parlante. USDT flirte avec 182 milliards de capitalisation et demeure la première liquidité dollar des CEX comme des DEX.
Les rapports de place soulignent que sa part de marché recule parfois à la marge quand des concurrents accélèrent, mais l’écart reste massif.
Autrement dit, l’océan monte et le navire amiral reste devant.
Comptage, gouvernance, financement : les zones à clarifier
Tout n’est pas trivial. Comment Tether mesure-t-il ces 500 millions de « personnes réelles » alors que l’écosystème tolère la multi-détention de wallets et que l’on-ramp passe par des canaux hétérogènes ?
L’entreprise n’a pas encore détaillé sa méthodologie publique de dé-duplication. Le doute méthodologique ne casse pas le récit, mais il oblige à garder une lecture prudente des comparaisons avec les banques de détail.
Sur la gouvernance, Tether répète que ses réserves sont solides et très majoritairement en Treasuries. Les controverses d’hier n’ont pas disparu, même si la transparence s’est accrue.
Reste la question du financement. Tether discute un tour privé de 15 à 20 milliards de dollars pour environ 3% du capital, ce qui valoriserait l’entreprise jusqu’à 500 milliards.
Ce que cela change concrètement pour l’écosystème
Pour les PME des pays sous tension monétaire, la priorité n’est pas le yield mais la stabilité d’un dollar accessible depuis un wallet mobile. Pour les builders, l’équation est simple : s’intégrer à USDT garantit de toucher l’utilisateur marginal qui n’a jamais ouvert un compte bancaire.
Le contrechamp existe. La dépendance à un seul émetteur, la centralisation opérationnelle, l’exposition à des juridictions changeantes, tout cela mérite des garde-fous.
Mais le sens de l’histoire est devant nous. Si même une partie des 500 millions correspond à des usages réguliers et non à de simples adresses dormantes, alors la thèse d’usage est déjà gagnée dans de larges pans du monde.
Le débat se déplace de « la crypto sert-elle à quelque chose » à « comment on l’encadre sans en casser l’utilité ». C’est là que se jouera le prochain chapitre.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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