Western Union prépare son stablecoin WUUSD

Le vieux géant du transfert d’argent ne veut pas laisser le terrain aux fintechs crypto. En effet, après avoir annoncé un jeton dollar adossé à Solana pour 2026, Western Union a déposé la marque « WUUSD » auprès de l’office américain.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins de lecture
Western Union prépare son stablecoin WUUSD

Pour Résumer

  • Western Union dépose la marque WUUSD, un stablecoin adossé au dollar intégré à son futur réseau de paiements.
  • L’entreprise prépare un écosystème complet avec token, app et infrastructure de cash-out, pour un lancement prévu en 2026.
  • Ce projet place WU face à PayPal et MoneyGram dans la course au dollar numérique.

Un dépôt de marque qui dépasse le simple stablecoin

Ce qui ressort du dépôt, c’est l’ampleur. En effet, WUUSD pourrait servir de moyen de paiement, de jeton échangeable et d’actif géré.

C’est la brique manquante pour que Western Union puisse faire transiter des dollars numériques dans son réseau sans dépendre d’un acteur tiers. Cette approche verticalement intégrée renforce considérablement la position concurrentielle de l’entreprise.

Le calendrier est cohérent avec ce qu’ils ont déjà annoncé : stablecoin dollar disponible dans la première moitié de 2026, déployé sur Solana, avec un partenaire bancaire régulé pour l’émission.

Toutefois, le dépôt WUUSD arrive juste derrière, comme pour s’assurer que le nom et l’usage sont verrouillés avant que le service existe vraiment.

WUUSD ou USDPT, il faudra clarifier

Un point intrigue : l’entreprise a déjà communiqué sur un « U.S. Dollar Payment Token » (USDPT), et elle dépose maintenant WUUSD. Deux appellations pour un seul produit ?

Il est possible que USDPT désigne le jeton réglementé, émis par le partenaire bancaire, et que WUUSD soit la couche de marque destinée au grand public, celle qu’on affiche dans l’app ou sur les terminaux.

Par ailleurs, il est aussi possible que WUUSD serve de ticker interne quand le stablecoin circule dans l’écosystème Western Union, tandis que USDPT reste le nom utilisé sur les exchanges.

Tant qu’ils n’ont pas expliqué la différence, on doit considérer que la société se réserve le droit d’avoir deux façades pour le même actif. Effectivement, c’est une manière de garder la flexibilité produit tout en protégeant la marque.

Un réseau d’actifs numériques en préparation

L’autre pièce du puzzle, c’est le « Digital Asset Network » annoncé avec le stablecoin. En somme, l’idée est de ne pas faire qu’un token, mais de construire le rail qui permet de sortir en cash dans les pays où Western Union est déjà implantée.

Techniquement, ça veut dire que l’utilisateur pourrait recevoir du WUUSD ou du USDPT sur Solana, puis le convertir en argent local via le réseau d’agents. De plus, c’est une fonctionnalité que beaucoup de stablecoins promettent, mais que peu peuvent livrer parce qu’il leur manque la dernière étape physique.

Le fait d’associer un acteur bancaire spécialisé dans la garde d’actifs numériques montre que Western Union veut rester dans le cadre réglementaire américain, celui qui s’est consolidé avec la loi sur les stablecoins votée cet été.

Une réponse très directe aux autres paiements

On ne peut pas lire ce dépôt sans penser à ce qu’ont déjà lancé PayPal, MoneyGram ou certaines néobanques.

Néanmoins, tous ont découvert la même chose : quand on gère déjà les flux de particuliers vers l’international, utiliser un stablecoin coûte moins cher que d’empiler des correspondants bancaires.

Western Union, de son côté, avait un handicap d’image sur la crypto. En brandant son propre jeton WUUSD et en l’adossant à un réseau off-ramp maison, elle se replace tout de suite au même niveau que les acteurs plus jeunes.

Pour ses 100 millions de clients, c’est plus simple de faire confiance à une marque qu’ils utilisent déjà plutôt qu’à un stablecoin inconnu. Effectivement, cette familiarité avec la marque constitue un avantage compétitif considérable sur le marché des paiements numériques.

S’ils maintiennent deux dénominations, c’est qu’ils veulent opérer à la fois sur le terrain très régulé des transferts internationaux et sur un terrain plus ouvert de services crypto.

Par ailleurs, dans les deux cas, le signal est le même : les acteurs historiques ne regardent plus la blockchain de loin, ils montent dessus.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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