Brésil : le BCB impose 3 nouvelles règles choc aux acteurs crypto
Le Brésil passe à l’action. La Banque centrale (BCB) vient de dévoiler trois règles majeures qui redessinent totalement le paysage crypto du pays. Objectif : freiner les dérives, renforcer la sécurité et mettre fin au flou réglementaire. Les entreprises crypto ont neuf mois pour s’y adapter, mais les nouvelles règles entreront officiellement en vigueur en février 2026.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
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La Banque centrale du Brésil rend l’agrément obligatoire pour toutes les entreprises crypto dès 2026.
Les stablecoins sont désormais considérés comme des devises étrangères, soumis aux règles du Forex.
Un cadre anti-fraude et cybersécurité strict est instauré pour renforcer la confiance et la transparence du secteur.
Agrément obligatoire pour tous les acteurs crypto
Première règle, et pas des moindres : plus aucune entreprise crypto ne pourra opérer sans l’autorisation officielle de la Banque centrale. Cela concerne les exchanges, les plateformes de garde, les courtiers et même les fournisseurs de stablecoins. En clair, chaque acteur devra montrer patte blanche pour continuer à exercer, suivant l’exemple du Japon.
Pour encadrer tout ça, la BCB crée trois catégories : les intermédiaires, les dépositaires et les courtiers en actifs virtuels. Chacun sera soumis à des normes strictes en matière de gouvernance, de transparence et de sécurité.
AO VIVO – O diretor de Regulação do BC, Gilneu Vivan, concede entrevista coletiva sobre a regulamentação da negociação com ativos virtuais.
Désormais, les sociétés crypto devront respecter les mêmes exigences que les banques, avec des systèmes de gestion des risques et de cybersécurité bien rodés.
Selon le communiqué officiel, les entreprises ont jusqu’à novembre 2026 pour se mettre en règle. Passé ce délai, celles qui n’auront pas obtenu l’agrément devront transférer leurs clients ou fermer.
Les stablecoins deviennent des “opérations de change”
Deuxième mesure, très symbolique : les stablecoins changent de statut. La Banque centrale les classe dorénavant dans la même catégorie que les devises étrangères. Autrement dit, acheter, vendre ou transférer un stablecoin reviendra bientôt à faire une opération de change.
Ce changement n’est pas anodin. Toute transaction impliquant un stablecoin adossé à une monnaie fiat, comme le dollar, devra suivre les règles du marché Forex. Et si la contrepartie n’est pas autorisée, la transaction sera limitée à 100 000 dollars maximum. Cela concerne aussi les paiements et transferts effectués via des cartes ou des plateformes électroniques.
Pourquoi ce durcissement ? Parce que le phénomène prend de l’ampleur. Selon la BCB, près de 90 % des flux crypto au Brésil passent par des stablecoins. Gabriel Galipolo tire la sonnette d’alarme : la hausse des stablecoins devient inquiétante. Selon lui, beaucoup s’en servent pour éviter les banques et échapper aux taxes.
C’est un signal fort : le Brésil ne veut plus d’un marché laissé sans surveillance. Et vu que le pays pèse 318,8 milliards de dollars en transactions crypto entre juillet 2024 et juin 2025, cette réforme arrive à point nommé.
Un arsenal anti-fraude et cybersécurité renforcés
Troisième règle, plus technique, mais tout aussi essentielle : la BCB impose un cadre de conformité et de cybersécurité beaucoup plus strict. Les plateformes devront renforcer leurs contrôles internes, signaler tout incident et prouver qu’elles savent protéger leurs utilisateurs.
Le directeur de la réglementation, Gilneu Vivan, l’a dit clairement : ces nouvelles obligations visent à réduire les escroqueries, les fraudes et le blanchiment d’argent.
En pratique, les acteurs devront mettre en place des protocoles anti-blanchiment (AML) et anti-terrorisme (CFT), inspirés de ceux du secteur bancaire. La banque centrale compte aussi surveiller de plus près les flux internationaux pour éviter les détournements.
Le Brésil rejoint ainsi la tendance mondiale. L’Union européenne a déjà son cadre MiCA, les États-Unis ont lancé laloi GENIUS, et Hong Kong a adopté sa propre réglementation.
En classant les stablecoins comme des devises étrangères, le Brésil fait figure de pionnier en Amérique latine. D’ailleurs, avec un marché crypto plus structuré et des investisseurs institutionnels en embuscade, le pays consolide sa place de leader régional et cinquième mondial.
Avec ces trois nouvelles règles, le Brésil passe d’un terrain vague réglementaire à un système clair et exigeant. Oui, la conformité coûtera cher, mais elle donnera aussi au marché une vraie crédibilité. Et à la fin, c’est tout l’écosystème, investisseurs, utilisateurs et institutions, qui pourrait y gagner.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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