La valeur des avoirs Bitcoin de Strategy atteint désormais 77,4 milliards $.
Michael Saylor envisage un BTC à 1 million $, voire 10 millions, en cas de domination accrue.
Ce scénario repose sur une stratégie long terme adossée à la croissance du réseau.
Comment Strategy a transformé 250 millions en 77 milliards
En misant 250 millions $ sur Bitcoin en 2020, Strategy prend un risque énorme. À l’époque, l’actif inspire plus de méfiance que de confiance, encore perçu comme une expérimentation marginale par le monde institutionnel.
Cinq ans plus tard, cette prise de position s’est transformée en jackpot stratégique. La valeur totale des avoirs Bitcoin détenus par l’entreprise atteint aujourd’hui 77,4 milliards $, un chiffre qui propulse Strategy dans le cercle fermé des plus grands détenteurs d’actifs numériques au monde.
Ce chiffre n’est pas seulement symbolique. Il reflète un véritable changement de paradigme dans la manière dont certaines entreprises gèrent leur trésorerie et protègent leur capital à long terme.
À la tête de cette vision, Michael Saylor, PDG de Strategy, est devenu la figure de proue du Bitcoin-maximalisme, répétant inlassablement que l’actif numérique surpasse toute autre réserve de valeur.
Que le marché soit haussier ou baissier, Strategy a poursuivi ses achats à intervalles réguliers, jusqu’à faire exploser la courbe de valeur visible sur les derniers graphiques partagés. En 2024 seulement, la valeur des avoirs est passée de 8 à plus de 41,8 milliards $, et vient d’établir un nouveau sommet historique au-delà des 77 milliards.
Une vision radicale du futur : le Bitcoin à 10 millions ?
La déclaration de Michael Saylor ne laisse place à aucune ambigüité. Selon lui, si Strategy parvient à contrôler ne serait-ce que 5 % du réseau Bitcoin, le prix de l’actif pourrait grimper à 1 million $ l’unité. Un chiffre déjà vertigineux, mais que le PDG pousse encore plus loin.
Dans une hypothèse où cette part de contrôle dépasserait les 5 %, il estime que le prix pourrait atteindre jusqu’à 10 millions $ par Bitcoin, un scénario extrême mais assumé.
Ce type de projection, bien que provocateur, s’inscrit dans une logique cohérente pour celui qui voit Bitcoin comme un actif fondamentalement programmé pour l’appréciation. Le réseau est limité, l’offre est connue, et la demande institutionnelle s’intensifie.
Dans cette optique, chaque accumulation stratégique augmente mécaniquement la rareté, et donc la pression à la hausse sur le prix.
Saylor n’en est pas à son premier coup d’éclat médiatique. Il a déjà affirmé à plusieurs reprises que le Bitcoin finirait par supplanter l’orcomme réserve de valeur universelle. Mais avec cette nouvelle sortie, il franchit un cap : il ne se contente plus de prédire une adoption massive, il envisage une domination capitalistique sur le réseau lui-même.
Certains y verront une ambition quasi hégémonique, d’autres une simple extrapolation mathématique. Dans tous les cas, la concentration croissante des bitcoins entre les mains d’acteurs comme Strategy soulève de véritables questions sur la décentralisation à long terme.
Plus une entité détient de bitcoins, plus elle peut influencer indirectement la gouvernance, la liquidité et la dynamique de marché.
Un signal pour les marchés ou une prophétie autoréalisatrice ?
Au-delà des chiffres, la communication de Michael Saylor joue un rôle puissantsur les marchés. En fixant des objectifs presque démesurés, il projette une vision forte qui a une grande influence, aussi bien sur les investisseurs que sur les institutions pourtant connues pour leur prudence.
Son message repose sur une idée claire : il faut acheter maintenant pour profiter de la rareté demain.
Mais cette stratégie comporte également son lot de risques. En rendant publique le volume de bitcoins détenus par Strategy, l’entreprise attire l’attention. Elle s’expose à des critiques sur la centralisation, à un risque de régulation renforcée, voire à des inquiétudes systémiques.
Et on ne peut nier qu’il peut être alarmant qu’un acteur unique contrôle une part significative du réseau.
D’un autre côté, ce type de discours structure aussi le récit haussier. En période de doute ou de correction, le simple rappel que Strategy continue d’acheter peut suffire à maintenir un certain niveau de confiance sur les marchés. Les investisseurs traditionnels, les analystes macro et même les décideurs politiques suivent de près cette trajectoire atypique.
Journaliste spécialisée dans l’écosystème crypto et Web3, Oriane décrypte l’actualité des marchés, des projets blockchain et des grandes tendances du numérique pour Coinspeaker.
Issu d’une formation en business et passionnée par l’univers décentralisé, elle explore les mutations technologiques, les enjeux économiques et les mouvements sociétaux liés aux cryptomonnaies.
Forte de plusieurs années d’expérience dans la rédaction de contenus web, elle s’est progressivement tournée vers l’univers des actifs numériques, avec un intérêt marqué pour les dynamiques géopolitiques et macroéconomiques qui façonnent ce secteur en constante mutation.
Rédactrice passionnée, son objectif est de décrypter l’actualité du Web3, des blockchains et des marchés numériques pour offrir aux lecteurs des analyses claires, fiables et percutantes
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